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Cher(e) ami(e) du Tao,

Nous avons tous en nous des ombres, ces gestes et ces pensées que l’on voudrait effacer.

Des moments où l’on s’est éloigné de ce que notre cœur murmure comme juste et bon.

J’ai traversé cela moi aussi.

Et je suis certain que cela vous parle également…

Comment alors, trouve-t-on la force de se détourner de ces schémas, pour enfin embrasser pleinement notre beauté intérieure ?

L’histoire du jour m’a beaucoup inspiré.

Et j’espère qu’elle vous apportera, tout comme pour moi, un doux apaisement.

Cao Guojiu : un voyage de rédemption vers l’immortalité

Cao Guojiu était le petit frère de l’impératrice Cao, issue de la dynastie Song.      

Son histoire, courte, mais profondément intense, m’a bouleversé.

Le frère de Cao Guojiu, nommé Cao Jingzhi, était un criminel.

Cao Guojiu était son complice.

Leurs crimes, dont la nature est souvent tue, demeurèrent impunis durant de nombreuses années.

Les deux frères profitent de leur situation sociale pour se sortir de toutes les situations, et échapper à la justice des hommes.

Au-delà des titres et des privilèges, Cao Guojiu portait un cœur tourmenté.

L’amour et la honte, la tendresse et la trahison, dansaient en lui, le rendant profondément humain.

Il était tiraillé entre ses pulsions répréhensibles et ce que lui chuchotait son cœur.

Un jour, Cao Jingzhi décida de mettre un homme à mort.

Impunément, une fois encore.

Cao Guojiu, profondément choqué et écœuré par cet acte de malveillance, quitta précipitamment sa famille pour se réfugier dans les montagnes.

Avant son départ, l’empereur lui offrit un médaillon en or.

Ce médaillon magique permettait, paraît-il, à son détenteur de franchir facilement tous les obstacles qui se dresseraient sur sa route.

Soucieux de retrouver sa pureté et sa paix intérieure, Cao Guojiu commença à cultiver le Tao.

Bientôt sans le sou, l’homme se retrouva bloqué un jour devant un pont, dont l’accès était bloqué par un passeur.

Cao sortit alors le médaillon en or de sa poche, et le montra au passeur, afin qu’il lui libère la voie.

Le passeur fixa le médaillon, puis regarda intensément Cao :

« Pourquoi penses-tu avoir besoin de telles méthodes de persuasion ? »

Honteux, Cao baissa les yeux et s’excusa platement.

Une fois n’est pas coutume, il avait décidé de contourner les lois des hommes pour son propre intérêt.

Cao jeta alors le médaillon dans la rivière, décidé à renoncer à ces méthodes douteuses.

En lançant le médaillon dans la rivière, il ne se contentait pas de le jeter.

C’était un acte d’abandon, une offrande de ses ambitions et de ses attachements les plus profonds.

Un élan pour retrouver enfin ce qui résonnait de plus pur en lui

Le passeur sourit, et son apparence changea.

Devant Cao se tenait à présent Lü Dongbin, l’un des puissants Immortels.

Lü Dongbin fixa Cao, et lui demanda :

« Cao, j’ai entendu dire que tu souhaitais cultiver le Tao. Mais, où se trouve le Tao que tu recherches ? »

Cao, sans hésitation, désigna le ciel.

« Où se trouve le ciel ? » demanda alors Lü Dongbin.

Cao désigna alors son propre cœur.

Lü Dongbin sourit :

« Le cœur est le Ciel, le Ciel est le Tao, vous avez compris l’essentiel ».

L’Immortel tendit alors à Cao un élixir magique, afin de lui offrir l’Immortalité.

Comment le chaos peut révéler la beauté de l’âme

Cher(e) ami(e) du Tao,

Cette histoire m’a profondément bouleversé.

L’histoire d’un homme sans foi ni loi, qui ose bousculer tout ce qu’il connaît.

Le chaos, l’impunité, l’injustice, les passe-droits.

Pour se tourner vers les profondeurs de son être, bien plus limpides que ses actions ne le laissaient transparaître.

Cette histoire me rappelle la beauté de ces instants où, au milieu de notre propre chaos, une lueur nous appelle à revenir vers la douceur.

Vers ce lieu où le cœur devient le seul guide, là où notre âme touche quelque chose d’immense.

L’histoire de Cao est celle de nous tous.

Nous aussi, nous nous laissons aller parfois à des actes douteux, ou clairement répréhensibles.

Personne n’est parfait, et nous sommes tous humains.

Peut-être alors que notre véritable sagesse et beauté intérieure ne réside pas dans ce qui nous arrive et ce que nous avons commis.

Peut-être que l’important est ce que nous faisons de ces expériences.

Oser se regarder avec tendresse, reconnaître nos pas manqués sans jugement ni honte excessive, c’est là un des premiers gestes de liberté.

Et peut-être qu’en plongeant notre regard dans ce miroir de compassion, nous pourrions commencer à nous pardonner.

Chaque battement de notre cœur pourrait devenir un souffle d’apaisement.

Réussir à demander pardon, à jeter le médaillon dans la rivière.

Et regarder le ciel pour contempler l’immensité du Tao ?

Cette première étape salvatrice, qui consiste à reconnaître nos torts, est loin d’être évidente et facile.

Je le conçois parfaitement, et j’en fais l’expérience au quotidien.

Cependant, je ne peux m’empêcher de me dire que regarder en face notre part de noirceur, permet de reconnaître pleinement son existence.

Un premier pas nécessaire pour nous en détourner.

Et regarder le bleu du ciel, à la place.

Le timing n’existe pas, lorsqu’il s’agit du Tao.

Il n’est jamais trop tard pour offrir la vie à notre vie spirituelle.

Il n’est jamais question de mérite.

Personne ne mérite une vie spirituelle pleine et apaisante, mais nous pouvons tous consciemment décider de nous détourner de nos actions passées honteuses.

Pour nous consacrer à cette part pure et libératrice de notre existence.

Certains se demanderaient si nous méritons tous l’accès à la beauté et la pureté du Tao.

Le Tao ne condamne ni ne récompense ; il suit son propre équilibre sans interférer.

Le Tao n’obéit pas aux lois de cause à effet comme le karma ; il est une voie d’harmonie spontanée.

Nous nous punissons tout seuls pour nos péchés, nul besoin d’entité supérieure pour s’en charger à notre place.

La honte, le dégoût et l’épuisement ressenti par Cao n’étaient-ils pas déjà des punitions suffisantes ?

Pourquoi alors nous punir davantage, en décidant de nous détourner du Tao ?

Le Tao n’est pas une question de mérite.

Personne ne mérite de trouver sa sagesse et de comprendre son enseignement.

Il ne s’agit pas d’une compétition pour être le plus parfait, le meilleur élève ou le plus dévoué.

Le Tao est un chemin d’apprentissage sans fin, une exploration constante et une sagesse qui se révèle dans la simplicité de chaque instant.

Et nous pouvons tous y accéder.

Libérés de nos actes passés.

Laisser le Tao résonner en nous, au rythme de notre cœur

Rappelez-vous quand Lü Dongbin a demandé à Cao où se trouvait le Tao.

Et que celui-ci a montré le ciel, puis son propre cœur.

Le cœur et le ciel se rejoignent pour nous montrer la voie à suivre.

L’immensité du Tao et son flot perpétuel.

Qui entre en résonance avec les battements de notre cœur.

Notre organe vital.

La coïncidence serait trop belle pour ne pas être vraie.

Le Tao est notre essence de vie.

Tout comme le cœur gorgé d’amour et d’espoirs qui cogne dans votre poitrine.

Mué par un battement que vous ne maîtrisez pas, dans une folle course vers la vie.

N’existe-t-il pas de plus belle image pour illustrer l’essence même du Tao ?

Le Tao se trouve dans cet instinct de vie qui nous anime, et dans la vie qui vibre à l’extérieur de nous.

Le cœur dans notre poitrine, et l’immensité du ciel au-dessus de nous.

Le tangible et le non tangible.

Peut-être alors pourrions-nous trouver des manières de toucher du doigt l’essence du Tao au quotidien, pour nous apaiser d’un passé difficile.

« Écouter son cœur » n’a jamais été aussi vrai pour qui souhaite se détourner de ses actes honteux, et trouver enfin l’apaisement.

Et si nous prenions quelques secondes pour fermer les yeux.

Pour écouter le battement doux, rassurant et régulier de notre cœur.

Pour écouter enfin ce qu’il souhaite nous dire.

Quelles impressions, quels sentiments vous viennent à l’esprit ?

C’est ici que réside le Tao.

Alors, écoutons attentivement…

Comment se reconnecter au Tao après nos erreurs passées ?

Dans notre vie quotidienne, la quête du Tao peut sembler difficile.

Or, nous oublions trop souvent le concept du non-agir dans notre apprentissage spirituel.

La vérité du Tao ne s’obtient pas.

Elle s’offre à nous.

Nuance !

Dans notre vie quotidienne, le Tao se glisse doucement dans nos actes et nos pensées.

Comme l’eau qui s’infiltre délicatement entre des rochers.

Le Tao se manifeste dans le respect de ce qui nous entoure.

Dans l’écoute apaisée des battements de notre cœur et de nos intuitions.

À chaque instant, le Tao nous invite à lever le nez de nos rythmes de vie effrénés.

De notre stress et de nos responsabilités.

Pour oser regarder le ciel.

Et respirer profondément.

En nous alignant avec la plus grande simplicité avec l’instant présent.

Le Tao est l’opposé des coups d’éclat de notre colère, de notre tristesse ou de nos actes malhonnêtes, parfois.

Il se trouve dans une respiration profonde, la connexion à la nature, l’appréciation absolue de chaque instant de vie.

Ces éléments sont si silencieux.

Mais résonnent si fortement en nous.

Tout comme les battements de notre cœur.

Tout comme Cao qui a jeté son médaillon dans la rivière, le Tao nous invite à nous délester de ce qui nous pèse et retient notre élévation spirituelle.

Notre rancœur, nos ambitions démesurées, nos attentes exigeantes.

Nous sommes invités à renouer avec une sagesse ancrée dans l’instant présent, apaisée et empreinte de douceur.

Nous ne trouverons pas l’apaisement en niant nos expériences passées, mais en les regardant avec compassion et bienveillance.

Nous ne sommes plus ces personnes qui ont commis des erreurs et posé des actes peu sages, lorsque nous nous tournons vers le Tao.

Cher(e) ami(e) du Tao,

Aujourd’hui, dans chaque souffle, dans chaque moment où nous nous posons pour écouter ce cœur qui bat, nous pouvons choisir de cultiver le Tao en nous.

Ce chemin vers la simplicité et l’authenticité, il est à la portée de nos gestes quotidiens.

Je nous souhaite à tous d’accueillir cette présence, de nous alléger des poids d’hier, pour avancer plus sereinement.

Avec toute mon amitié,

Charles Zhang.

P.S : N’hésitez pas à nous partager vos ressentis en commentaire ci-dessous.

7 Comments

  • FOURNIER dit :

    Merci pour ce partage car il résonne au plus profond de moi .!!
    On a toujours besoin de piqûre de rappel et avec le temps elle devienne moins nombreuse car progressivement la sagesse s installe mais difficile d atteindre la complète plénitude
    Merci pour votre enseignement
    Amitiés

  • GG dit :

    💚💕💚 Magnifique
    Merci pour ce cadeau

  • Anne Duguet dit :

    En finissant de lire cette histoire, je me suis mise à pleurer. C’est comme si quelque chose s’était arrêté en moi, une course en avant, et je me suis retrouvée dans mon coeur, et j’ai lâché prise. Cela fait une éternité que cela ne m’était pas arrivé, et je n’ai pas de mots pour décrire, traduire cette émotion. Mais une image vivante d’arbres au printemps avec leurs fleurs blanches et roses sous un ciel bleu…
    Merci du fond du coeur pour cette histoire

  • Sylvie dit :

    Superbe histoire qui fait réfléchir 🥰

  • Adam-Guillerm dit :

    Très beau texte et très belle “histoire ” nous invitant à regarder à l’intérieur de notre cœur et peut-être commencer à “faire le ménage”
    Évidemment que cela résonne ! Il n’est guère facile de traverser cette vie sans faire de grosses erreurs que l’on porte comme un gros sac à dos, ou de regrets ou de remords.
    Cette histoire permet d’ouvrir son cœur pour trouver la paix à l’intérieur.
    Merci d’avoir partagé ce texte

  • Allen dit :

    Merci pour le ce beau conte. Le chemin vers le cœur est parfois semé d’embûche. Je crois comprendre un peu mieux maintenant qu’il s’agit peut-être d’oser aller du coeur sur le chemin parfois parsemé d’embûches.
    Merci pour cette méditation.

  • isa dit :

    Bonjour Charles,
    Merci pour ce récit de vie et quête de soi. Merci pour votre accompagnement à la réflexion pour nous rappeler l’existence de cet instant où choix après choix, pas après pas, on se déleste du superflue, on découvre que le précieux est là au-dessus de nous et en nous, que la communion du ciel et du cœur
    est la joie suprême.
    très cordialement

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